28 mars 2012 3 28 /03 /mars /2012 00:00

Tu te réveilles dans une maison de ville. Une maison de petite ville bourgeoise de province. Genre les rues de Livry-Gargan ou de Savigny-sur-Orge mais en moins grises, sans les arbres volontairement tristes toute l'année, plus ensoleillées, plus provinciales.

Tu ne sais pas l'heure et tout le monde dort encore. De temps en temps il y a une voiture qui passe. Mais alors vraiment de temps en temps, et pas trop vite. En passant devant l'horloge de la cuisine restée bloquée à l'heure d'hiver depuis Octobre 2009, tu veux croire qu'il est encore plus tôt.

Il fait jour alors tu mets des chaussures sans chaussettes. Tu n'as pas pensé à demander les clés, alors tu claques la porte doucement en sortant. Quand tu reviendras, ils seront réveillés.

Ce paysage est tellement calme pour toi qui es habitué à prendre l'ascenseur pour descendre de chez toi, que tu joues un rôle. Tu fais le mec tranquille qui sors sans chaussettes pour se balader dans la zone résidentielle. Tu souris un peu en passant devant les bâtiments publics.

Au numéro 11, un homme à la retraite taille ses thuyas. Plus loin, le tabac-presse vient d'ouvrir. Tu penses à prendre l'Est-France mais tu es sur la côte Atlantique. Tu aimerais prendre l'Ouest-Républicain, mais tu es sorti sans monnaie.

Et puis il ne faudrait pas tarder. Ils pourraient se réveiller et avoir le temps de s'inquiéter.

Sans connaître, tu prends vaguement un autre chemin pour le retour. D'un pas un peu plus pressé mais toujours dans ton rôle de mi-urbain, mi-rural. Les mains dans tes poches, tu vois émerger doucement la bourgeoisie docile. Les pharmaciens Royannais.


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25 mars 2012 7 25 /03 /mars /2012 00:00
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14 mars 2012 3 14 /03 /mars /2012 00:00

Des vacances qui dureraient.

Pas éternellement mais assez longtemps pour qu'on se souvienne pas de quand est-ce qu'elle ont commencé. Pendant une période indéterminée en fait. Jusqu'à une date inconnue. Comme Juillet-Août quand on est enfant: on peut pas vraiment dire combien de semaines de congés il reste à nos parents avant d'aller nous rentrer au CE2.

 

Des vacances mouvementées.

Et puis ces vacances-là, ce serait 1 jour découvrir la ville en solitaire avec juste un appareil photo. Et puis 1 autre jour avec tous nos amis, au bord d'une piscine, de matelas ensoleillés et d'une belle table. Ce serait tous nos meilleurs amis. Même ceux qui se connaissent pas entre eux. Même ceux qui le savent pas que c'est nos meilleurs amis. Mêmes les enfants qu'on a pas eu. Mêmes nos exs. Nos copains de collège qu'on a pas sur facebook ou qui sont morts. Nombreux, on serait.

 

Des vacances à faire le point.

Nombreux, mais pas tant que ça. Qu'on puisse cocooner dans le jardin à regarder ces personnages de théâtre loufoques, projetés sur un drap tendu. Toutes les facettes de notre personnalité qui s'étaient accumulées pendant toutes ces années sans vraies vacances. Ces amis imaginaires dans un miroir de salle de bain ou sur le trajet du travail. Des vacances pour accumuler tout ça, laisser distiller ces images, comme ça, entre amis. Et puis on rierait.

 

nos vacances rêvées

 

Des vacances à poil.

Et puis, pour être vraiment libres. On serait nus, tout le temps. Pas systématiquement. Pas pour se la montrer. Pas parce que c'est le réglement. Mais comme ça, parce que ce serait naturel pour chacun de nous de pas trop se couvrir l'été. Alors, ça donnerait de belles situations le soir au bord de la piscine, quelques amis nus dehors sous des plaids.


Des vacances en Septembre.

C'est l'été. Mais l'été qui vire sur l'automne. Pour ces couleurs dans le ciel, sur la terre. Ces têtes qui penchent sur les épaules. Pour ce goût d'école buissonnière. Quand les autres vont travailler, on est en CDI de vacances avec nos quelques amis les plus proches, avec notre ex préféré. Et aussi, pour qu'on puisse se prêter des pulls légers, trop grands pour elle. Sans pour autant qu'elle se couvre les jambes.

 

Des vacances avec elle.

C'est peut-être elle ma meilleure amie. L'ex et la future qui hante mes réveils. C'est peut-être juste elle et moi qui avons envie de tendre un drap pour projeter des choses.

Qu'est-ce qu'elle était belle nue, avec un pull à moi.

 


Photo source: I am from Barcelona via FairlyCoherent.com

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10 mars 2012 6 10 /03 /mars /2012 00:00
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4 mars 2012 7 04 /03 /mars /2012 00:00

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En voilà qui s'évadent. Des vidéos qui ne cherchent que du rêve. De la musique et des images simples, très travaillées. De belles choses qu'ils nous lancent en plein visage.

 

Du coup, l'évasion, l'histoire, c'est le spectateur qui se la raconte.


l'évasion c'est des arbres qui passent très vite

L'évasion, c'est des arbres qui passent très vite. C'est les couleurs du ciel qui se réchauffent. C'est un avion en superposition. C'est une main qui prend le vent. C'est le soleil tantôt éblouissant, tantôt caché. C'est les panneaux de l'autoroute qui s'éloignent. C'est l'alignement des vignes. C'est se jeter à l'eau.

 


Video via: vimeo.com/feelgoodlost

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1 mars 2012 4 01 /03 /mars /2012 00:00
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21 février 2012 2 21 /02 /février /2012 01:00

Tu as l'habitude d'habiter près de l'endroit où tu travailles, pas l'inverse.

Certaines personnes ont l'habitude de l'inverse, tu les aimes bien, tu les comprends bien, mais tu ne t'imagines pas à leur place.

Tu as aussi l'habitude d'assumer pleinement les villes, les quartiers, les rues où tu vis. Tu en fais la publicité. Tu les revendiques. Tu es de là. Pour un temps, tu es un vrai des Hauts-Pavés, un enfant de La Bastide, un natif de la rue Oberlin. Successivement, tu fais la publicité du dynamisme de Montpellier, tu vantes l'eau de Lyon, tu dis qu'à Toulouse il fait beau.

Certaines personnes, au contraire, se plaignent systématiquement de l'endroit où elles vivent. Tu trouves ça dommage. Sans le vouloir, tu t'imagines à leur place faisant, au contraire, la publicité de leur ville. Si tu es en face d'eux, tu leur conseilles une nouvelle ville, mais peu veulent d'une nouvelle vie.

C'est pour tout ça que tu es arrivé en avance à ton entretien d'embauche. Ce n'est pas à cause de l'avion qui n'avait finalement pas de retard. Ce n'est pas parce que tu pensais vraiment que le métro allait prendre une heure, au lieu de 30 minutes. Ce n'est pas parce que tu voulais préparer ton esprit de résolution de problème au mieux.

C'est parce que, comme d'habitude, tu veux sentir le coin, tu dois t'imprégner de la couleur des équipements urbains alentours. C'est parce que tu dois pouvoir te voir dans les rues qui entourent le bureau. Tu veux connaître la tonalité des conversations qui tournent autour du quartier.

Tu as l'habitude d'habiter près de là où tu travailles. Tu as l'habitude d'assumer pleinement l'endroit où tu vis et de t'y adapter. Alors sonder le quartier, c'est une manière de savoir si tu aimeras l'individu que tu deviendras. 

Tu es en avance parce que tu aimes la ville. Et parce que, pauvre de toi, tu veux trouver des arguments à Puteaux face à Beaune, Meudon ou Bayonne.

Si tu savais comme le Directeur Commercial s'en fout, tu serais en train de chercher du boulot ailleurs.

 

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21 février 2012 2 21 /02 /février /2012 00:00

C'est la nuit.

Ils ont troqué leurs t-shirts Waikiki pour des chemises colorées à cols pointus et des vestes à épaulettes exagérées. Ils marchent lentement en ne cherchant pas forcément à être éclairés par les réverbères. Mais ils veillent à toujours avoir un mur de brique en arrière-plan.


Ils se dirigent entre copains vers les néons rose et bleu du Club 82. Un mec chemise à triangles jaunes et noirs est adossé à l'entrée. C'est William qui balance sa coupe afro d'avant en arrière au rythme du son du synthé qui résonne depuis l'intérieur.

S'ils n'étaient pas des habitués, ils interpréteraient ça comme un acquiescement pour pouvoir entrer. Mais ils n'ont plus besoin de son avis. Ils entrent et descendent l'escalier en colimaçon. Willy est un ami, un frère. Mieux, ils ont autant d'ancienneté que lui au Club 82.

Parce qu'il y a 7 ou 8 mois, ils étaient déjà là à l'incroyable soirée d'ouverture. C'était plein. Il y avait beaucoup trop de filles en shorts taille haute et t-shirts fuschia bouffants. Elles fumaient sans arrêt et trébuchaient leurs cheveux roses entre les Ford garées là par erreur.

Un an plus tôt, le Club 82 s'appelait le Blue Pink Club, pas de changement de propriétaire, juste une sombre histoire de raffle autour du crack et des prostituées. Un traumatisme pour les habitués du Blue Pink.

Quarante ans plus tôt, les ouvriers sortaient de ce qui était encore une usine Ford, s'alignaient sagement et entamaient leurs sandwichs préparés à 5 heures du matin.


Aujourd'hui, la fumée ne s'échappe plus des cheminées des usines, mais du corps des clubbers du 82 quand ils en sortent en vrac à 6 heures du matin. Aujourd'hui, il fait froid dans ce club mal réputé. Il est glacial ce quartier mal fréquenté.

C'était Décembre 1982.


 

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18 février 2012 6 18 /02 /février /2012 00:00
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16 février 2012 4 16 /02 /février /2012 00:00
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