10 mars 2019 7 10 /03 /mars /2019 00:00

Ce soir, j'ai pas été à la piscine. A la place, j'ai pris le temps de me poser et d'étudier ce que j'avais à étudier. Mais comme j'étais chez moi, je me suis senti confortable et je me suis dispersé. J'ai encore perdu mon temps en gros.

Par exemple, aujourd'hui, 18 Octobre 2011, j'ai passé 3 minutes devant une vidéo de Panthère doublée de l'anglais au français sur Facebook. Juste parce que c'était Loïc Le Meur qui l'avait postée.

Et puis, je me suis senti de l'écrire, du coup, j'ai encore passé 20 minutes sur la plate-forme d'administration d'overblog... C'est ça, c'est pas le fait de se disperser, c'est le fait d'être inspiré par ce dispersement.

Pendant ce temps, il y a mon coloc qui demande à ma coloc radine sur la facture de gaz si on peut mettre le chauffage. Elle a pas l'air pas d'accord, mais il insiste "il serait temps en fait, il fait 10° là dans ma chambre, donc c'est-à-dire à part dormir avec une doudoune et des fuseaux, c'est difficilement supportable". Il a raison, mais il en fait trop. Je me tâte pour intervenir dans un sens ou dans l'autre. Ou juste pour calmer le jeu. Ou pas du tout.

Bon, j'interviendrai pas. Puisque je reçois une notification, c'est une pote de lycée qui m'a demandé si je pouvais lui traduire un paragraphe en anglais. Seulement, je suis sûr qu'elle a annulé les sauts de ligne par rapports aux paragraphes d'origine parce que c'était plutôt long.

Puis en revenant à mon travail, je me suis souvenu que j'avais basculé sur mon navigateur internet pour m'assurer de la définition du mot "mot-valise". Du coup, Wikipedia. Et comme d'habitude, c'est le cercle infini : les exemples de mot-valise. La version anglaise de la page. Les exemples de "Portmanteau", les marques qui sont nées de la contraction de deux mots, l'extrapolation au noms de boîtes dans lesquelles j'ai travaillé, l'idée de peut-être les ajouter dans la page wikipedia pour enrichir les exemples...

J'ai sommeil, je vais coucher, je remets à demain.

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9 mars 2019 6 09 /03 /mars /2019 00:00

Elena se fait appeler Elena depuis qu'elle a divorcé et qu'elle est partie en pré-retraite. En vérité, elle s'appelle Marie-Hélène. Puciani. Elle a partout chez elle des pendentifs en forme de Corse, elle dit "on" quand elle parle du peuple Corse, mais ne se fond pas dans un chauvinisme de provincial, qu'elle condamne fermement.

Elena ne veut pas dire son âge, mais elle ferait mieux puisqu'elle fait plus vieille. Ça donne des situations gênantes quand les interlocuteurs d'Elisa se mettent à deviner son âge.

Elle est dans une zone informe entre 50 et 65 ans. Pas encore en retraite, mais assez fatiguée par sa vie d'assistante de direction dans l'audiovisuel, pour travailler de chez elle à présent. Environ 2 heures par jour. 1 heure et demi quand elle n'a pas trop d'émissions à regarder.

Le reste du temps, Elena aime aller à la banque. Pour combler sa journée, elle a d'ailleurs choisi de faire gérer son compte courant à la banque postale. Elle y fait la queue pour déposer les chèques de son locataire (un studio minable dans le 17e qu'elle a acheté une fortune dans les années 1990).

Elena aime manger des plats cuisinés devant la télévision. Avec le temps, elle a adopté un dialecte propre aux doubleurs français de séries policières ou hospitalières américaines. Mais Elena a une vie culturelle, elle va aux avant-premières du mk2 Bibliothèque avec ses voisines. Tous les lundis.

Elena a hérité d'un pied à terre dans les environs de Porto Vecchio, qu'elle partage avec son frère. Homme sec, qu'elle n'a jamais apprécié. Lui n'a jamais pu supporter l'en-bon-point d'Elena.

Elle a la même coiffure très raide au carré qu'elle-même il y a 45 ans, et que sa petite-fille Marie, à qui elle est très fière de ressembler.

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8 mars 2019 5 08 /03 /mars /2019 00:00

Je me suis rendu compte que j'avais inversé leurs numéros dans mon répertoire quand il m'a proposé d'aller faire les boutiques.

Avec leurs textos dernièrement, je me disais bien jusque là qu'elle était relativement entreprenante, elle voulait m'inviter à déjeuner, il s'intéressait à mes anecdotes de filles, elle gardait le silence quand je parlais de mon ex, il gardait le silence quand je lui demandais s'il aimait manger Jap. 

Bon, je l'appelle.

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7 mars 2019 4 07 /03 /mars /2019 00:00

Paf, je me réveille encore avec son image. Cette amie imaginaire, qui hante mes trajets maison-travail depuis que j'ai l'âge de travailler. La petite amie qui n'avait les traits de personne de connu et dont j'essayais de retenir le visage, déjà en allant au collège.

Elle ressemble de plus en plus à Eléonore. Ou alors c'est Eléonore qui se comporte de plus en plus comme cette fille imaginaire. Je sais pas, je me souviens mal de mes rêves.

Je m'accroche pas à Eléonore, c'est mon inconscient qui se balade dans mon histoire et qui va là où ça sent bon, les matins de fin avril.

Et cette fille, depuis qu'Elénore est mon ex, elle... Elles deviennent de plus en plus une seule et même personne.

 

Je veux pas l'idéaliser.

 

C'est peut-être elle mon amie imaginaire. C'est peut-être elle qui hantera mes trajets maison-travail pendant 18 mois ou plus.

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6 mars 2019 3 06 /03 /mars /2019 00:00

Quand est-ce que tu écris un texte un peu trash ? Un truc vulgaire, mais sans le ton dégeu qui va avec. Crasseux, mais pas hyper-crasseux.

Ecris-moi un texte avec genre un mec qui se fait sucer par une pute mais qui arrive pas à bander. Un texte qui contiendrait des mots crus mais qui se reposerait pas dessus.

 

Genre, ça commence : la fille est belle. Mais avec tout ce maquillage, bah ça se voit pas. Elle a un haut de pute, en strass, avec de la lumière bleue qui se reflète dedans. Et puis aussi, ça lui compresse les nichons.

Sa jupe, bah elle est courte et elle lui compresse les cuisses. Elle a pas des grosses cuisses, mais la jupe est vraiment vraiment étroite et elle se retient de la tirer vers le bas.

La lumière bleue, personne ne sait d'où elle vient en fait. Genre le néon d'une enseigne d'hôtel, je sais pas, débrouille-toi.

 

Et puis elle se prend les phares des voitures de la gueule. Ils défilent les uns après les autres les phares des voitures. Elle les voit même plus passer. Ca lui fait même plus rien, elle ferme pas les yeux, elle détourne à peine le regard.

Elle attend avec l'air blasé de la fille qui vaut mieux que ça mais qui va avoir l'habitude de se prendre des phares de voiture dans la gueule.

 

Tu vois, tu restes fin tout le long du texte, tu t'interdis pas des mots crus. Mais tu sais pas écrire ce genre de texte toi. Tu vas être soit trop fin, soit trop cru. Tu vas passer d'un état à l'autre, de passage en passage.

 

Et à mesure qu'elle se mange des phares de voiture d'un peu trop près, bah on voit un peu de peur dans son visage. C'est vraiment le seul moment où ça transparait, tu vois.

 

Et puis à un moment, y'a une voiture qui ralentit. Les pneus crissent un peu. Et c'est "son" client. Celui dont je te parle, le bande-mou. Le mec : elle l'a déjà vu venir dès qu'il a baissé sa fenêtre. "A sa façon de ralentir son coupé", elle pourrait dire genre en voix-off. Ou alors un truc moins littéraire, tu verras. Enfin, elle savait que c'était un difficile.

Elle voulait le refiler à sa collègue Rosy (le nom de pute t'as vu) mais elle avait tapé dans l'oeil du peine-à-jouir. Tu pourrais dire des mots un peu vieillis aussi si tu veux, ça ferait contraste comme si tu retravaillais une photo en noir et blanc.

 

Et il y aurait des flashbacks dans l'enfance et tout. Et de la violence, de la drogue, de la précarité, de l'humiliation, tout le package. Pour susciter l'indignation, un peu faire pleurer dans les chaumières tout ça. Mais en restant un minimum dégeu.

 

S'il te plaît, écris-le pour moi.

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5 mars 2019 2 05 /03 /mars /2019 00:00

Les filles qui cherchent des colocs cherchent d'habitude des filles. Les garçons recherchent généralement filles ou garçons, ce qui crée un déséquilibre dans le marché immobilier de fin août près du campus de l'EM Lyon.

Peut-être que les filles trouvent ça "dangereux" d'être dans le même appart qu'un mec - c'est absurde.

Celle-ci s'en foutait un peu. Elle voulait juste quelqu'un de cool, qui ait soif de découvrir la ville, dans tout ce qu'elle a à offrir. Les lieux un peu cachés, les lieux un peu clichés. Quelqu'un avec un peu les mêmes centres d'intérêt pour pouvoir faire des soirées séries.

En fait, ils ont les habitudes d'un couple, sans le sexe (pas régulièrement), sans les mots, sans les maux.

Et un jour, en sortant de la salle de bain, il a encore un goût de dentifrice et il se rend compte qu'il est totalement amoureux. Se poser la question, et mettre le mot dessus, c'est déjà l'être totalement, l'être à fond, complètement.

Elle est pas là ce weekend, et y'a ses manières, ses mots, son parfum qui lui manquent. Il va passer devant ses vêtements. Sans les prendre, ni les sentir à plein nez. Juste passer la main vaguement, regarder les fringues qu'elle n'aime pas tant que ça, pas assez pour les porter devant son copain le weekend. Les fringues qui sont restées à Lyon quoi.

Le "mec" qui est resté à Lyon quoi.

C'était dangereux en fait d'être dans le même appart qu'une fille pareille.

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4 mars 2019 1 04 /03 /mars /2019 00:00

Je suis très content de ton travail, juste:

-Quand il pleut, prends le métro.

-Quand tu te tâches, prévois un pantalon de rechange.

C'est deux trois petites habitudes à prendre comme ça, je suis sûr que tu peux le faire.

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3 mars 2019 7 03 /03 /mars /2019 00:00

J'ai envie de lui taper sur l'épaule.

Il me raconte que son père a le cancer, il me raconte comment s'est arrivé, il me raconte comment il le prend, il me raconte comment sa soeur le prend, il me raconte qu'il y en a plus pour longtemps.

Et moi j'ai envie de lui taper sur l'épaule. Mais il y a un truc qui me retiens, je sais pas ce que c'est.

C'est peut-être cette fille qui écoute l'histoire en même temps que moi. Elle a ce regard que j'arrive pas à avoir. Un regard qui s'adresse à une personne normale, qui raconte une histoire normale. Je suis sûr que ça lui fait du bien à lui de pas avoir un regard dégoulinant. Mais à moi, ça fait pas tellement de bien.

Moi je veux juste lui tapoter l'épaule, pour lui donner un peu de courage. Sans mots, sans regards, juste lui taper sur l'épaule.

Mais je suis peut-être un petit peu lâche.

Et je le connais pas si bien que ça.

 

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2 mars 2019 6 02 /03 /mars /2019 00:00

Alors tu te poses sur le canapé beige, tu regardes la mer du Nord, tu lis des magazines d'extrême-droite en pensant à tes anciens collègues.

Tu es bien.

Au large, un bateau apporte du pétrole aux Néerlandais.

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1 mars 2019 5 01 /03 /mars /2019 00:00

Dans ma tête, il y a ma copine. De l'autre côté du lit, il y a ma meilleure amie. Entre nous deux, un petit espace. 30 à 40 centimètres, selon la partie du corps. Dans cet espace, coule le Rubicon.

En le franchissant, ce serait difficile de revenir en arrière. C'est un voyage très risqué pour un bras, un pied, une bouche.

Le Rubicon n'est pas large, mais on ne sait rien de ce qu'il y a de l'autre côté.

Le franchir. Ne pas le franchir. Le franchir. Ne pas le franchir.

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